Écrit par Philippe Bourguignon, le 29/10/2020
Changer les normes : le well working est l’avenir du coworking
Après les bureaux indépendants des années 20, les tours des années 50, le coworking des années 2000, les lieux de travail entrent dans une nouvelle phase – grandement précipitée par la situation sanitaire que nous traversons actuellement – celle du well working.
Toutes les pratiques que la crise a permis de démocratiser challengent radicalement les conceptions de l’espace de travail traditionnel. Des solutions émergentes apparaissent, tandis que les événements et les réunions tendent à disparaître : tant de lames de fond qui vont changer les lieux de travail à jamais.
Le bien-être en étendard
Ces profondes évolutions sociologiques et économiques renforcent en particulier la notion de reconnexion et de partage en entreprise. Le bien-être des salariés est au cœur de cette révolution.
Si nombre d’entreprises – les grands groupes notamment – comptent maintenir le télétravail pour une durée indéterminée, elles ne devraient pas renoncer totalement à leurs bureaux. Elles devraient, en revanche, prendre des dispositions pour s’assurer que leurs collaborateurs ne soient pas isolés et puissent régulièrement se retrouver dans un cadre sécurisant et propice à la productivité, avec la notion de bien-être comme levier de productivité.
La Covid-19 a changé notre conception du bureau radicalement. La dépendance au bureau, typiquement française, était déjà problématique : Il était impératif de se présenter sur son lieu de travail, non pas parce que c’était plus productif ou plus sain, mais parce que les employeurs considéraient le présentéisme comme la principale « preuve » du temps passé assuré par les collaborateurs. Covid-19 a accéléré la tendance vers des modalités de travail plus flexibles et plus humaines, qui prend en compte le bien-être physique et mental des salariés et la création d’une communauté d’utilisateurs.
Les salariés qui retournent au bureau sont désormais à la recherche de choses différentes, de « vraies raisons d’aller travailler » et d’affronter à nouveau le monde et les transports : la collaboration et la création de véritables liens avec leurs pairs. L’avantage d’être ensemble sur le lieu de travail réside dans la façon dont les relations se forment et les interactions informelles qui se produisent.
Les entreprises se voient forcées de mettre en place des pratiques plus humaines, qui reconnaissent leurs employés comme des hommes et des femmes avec des vies complexes. En bref, si les bureaux sont réduits par nécessité économique, les lieux de travail se doivent de devenir plus humains, plus accueillants, et plus complets, avec de véritables services proposés aux collaborateurs, le tout dans une communauté alignée sur leurs intérêts professionnels.
Au-delà de l’espace physique, la force de ces nouveaux lieux hybrides de travail réside dans leurs communautés et les échanges entre ses membres. Le coworking, qui a semblé un moment proposer un nouveau modèle d’occupation des espaces, a déjà montré ses limites. Le temps des open-space où l’on entasse les coworkers sur de grandes tables est terminé, et il faut déjà repenser de nouveaux lieux qui incarnent ces profondes transformations de la société, et qui offrent les bons services aux gens qui ont la volonté de changer leurs habitudes.