Écrit par Léa Philippe, la plume du Shack, le 30/04/2020

Véronique Vienne

Shack Talk #4 avec Véronique Vienne : le moment ou jamais 

 

Pour revoir l’enregistrement, cliquez sur le lien suivant :

Shack Talk #4 – Véronique Vienne

 

Pour ce Shack Talk, Sam Bernett, animateur radio et journaliste de renom, nous a fait l’honneur d’interroger Véronique Vienne, professeure, chercheuse et autrice du merveilleux livre The Art of Doing Nothing.

 

En ces mois de confinement, de doute, d’arrêt, il est temps de se poser et d’apprendre l’art merveilleux de ne rien faire. Une façon exquise et peu coûteuse de retrouver un juste rapport au temps et à soi.

 

Rencontre.

 

Apprendre à ne rien faire

« Se poser, ne rien faire, passer à travers, et émerger de l’autre côté. »

Alors que bon nombre d’entre nous paniquons à l’idée de nous retrouver seul, assis dans notre canapé à regarder le vide et à nous sentir parfaitement inutiles, Véronique Vienne nous rappelle que ne rien faire peut être tout aussi constructif qu’être sans cesse dans le « faire ». Ne rien faire, c’est consommer moins, c’est prendre du temps pour soi et c’est prendre le temps de rêver et donc, d’être plus créatif. L’auteure constate qu’en ce moment, on n’a jamais autant été poussé à ne rien faire puisque le slogan omniprésent est : « Pour sauver des vies, restez chez vous ». Selon Véronique, ce confinement est une pause dans notre vie, une pause pour réfléchir.

Elle nous rappelle que dans tout processus créatif, il y a toujours une phase de blocage, une étape où ça n’avance plus. Cela fait entièrement partie du processus et cela est même nécessaire : « Il est important de passer par ce moment où la réflexion est bloquée. Se poser, ne rien faire, passer à travers, et émerger de l’autre côté ». De l’autre côté du « rien », c’est finalement là où l’on retrouve sa créativité, sa sérénité et son élan de vie.

 

Cesser la culture du résultat

« La perfection, c’est d’avoir des défauts agréables. »

Avant d’écrire le livre The Art of doing Nothing, Véronique explique qu’elle vivait aux États-Unis, allait à cent à l’heure et se demander chaque matin, comment elle pourrait faire mieux que la veille, être plus performante, plus rentable… Et puis finalement, elle s’est rendue compte que cette quête perpétuelle de perfection était vaine : « Vouloir être au bon endroit au bon moment, c’est la quête de la perfection, et la perfection, comme les gens parfaits, sont énervants. Je préfère l’idée d’être au mauvais endroit au bon moment parce que le plaisir est dans l’imperfection ». Pouvoir dire qu’on s’est trompé, pouvoir reconnaître que l’on a fait fausse route, se donner la permission de ne pas réussir, c’est le commencement d’une philosophie sur le bonheur. « Je me suis donné la permission d’arrêter le compteur et de ne pas être utile. J’ai remplacé l’efficacité par le don aux autres ».

 

L’Art de ne rien faire

« Il y a l’art de ne rien faire, mais aussi et surtout l’art de ne pas faire. »

Véronique Vienne nous invite à repenser l’idée même de choix. Prendre le temps de ne rien faire c’est aussi reprendre en main sa vie et avoir le choix du « pas ». Il s’agit par exemple de ne pas prendre une photo pour choisir de vivre pleinement le moment. « Je conseille de ne pas prendre de photo, c’est une manière de rentrer dans le monde ». Il faut aussi se donner la permission d’être un peu moins efficace pour s’ouvrir au chemin des possibles, et ainsi, nous rappelle Véronique, pouvoir changer le monde.

Ne rien faire peut aussi être vu comme un bénéfice pour l’autre : « Se retirer, donner de l’espace aux autres, être la personne qui écoute est un cadeau pour l’autre, ce n’est pas du tout égoïste. »

Mais il ne faut pas tomber dans l’excès et la performance en se disant qu’il faut absolument « réussir à ne rien faire », ce serait contre-productif ! Il faut d’abord se familiariser avec l’idée même de ne rien faire, pour ensuite réussir à vivre le moment pleinement. Prendre un bain, regarder un coucher de soleil, faire une sieste… Nombreux sont les gestes qui peuvent nous donner le sentiment de ne « rien faire » et surtout la satisfaction de choisir de ne « pas » faire.

 

En conclusion de notre talk, Philippe Bourguignon nous rappelle que le temps crée le temps. Couper au moins une journée pour ne rien faire, réfléchir à soi, à ses actions, sans réunion ni emails permet de posséder à nouveau son temps, et même d’en gagner.

 

Alors on attend quoi pour se poser ?!

 

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